Migrations alternantes dans le bassin parisien et en région Centre.
Résumé- Dans le cadre de la politique générale d'aménagement du territoire, la DATAR a défini sept grands chantiers correspondant à une approche des problèmes d'aménagement par grandes zones géographiques : le Nord , la façade atlantique, le Massif central, le grand Est, le sillon Saône-Rhône, l'arc Méditerranée et le Bassin parisien.
Avec plus de 20 millions d'habitants et près de la moitié (44%) du PIB de la France, le Bassin Parisien (régions Ile-de-France, Centre, Champagne Ardenne, Basse et Haute Normandie et départements de la Sarthe et de l'Yonne) est un des territoires les plus peuplés et les plus riches d'Europe. Caractérisé par un développement dominé par la relation centre-périphérie, avec une croissance forte des emplois centrés sur l'Ile de France, le Bassin Parisien est le lieu d'un déséquilibre spatial entre l'emploi et l'habitat et on y constate une augmentation des migrations alternantes interdépartementales (départements de résidence différent du département de l'emploi) accompagnant un allongement des distances domicile-travail.
L'étude vise à préciser quantitativement les migrations alternantes et à en apprécier l'évolution dans le temps.
La première partie analyse l'évolution des migrations dans l'ensemble du Bassin Parisien où l'on comptait en 1990 2 300 000 personnes (2 065 000 en 1992) effectuant des migrations alternantes, soit 26% de la population active.
En Ile-de-France, 2 millions de résidents (40% de la population active) travaillent dans un département de cette région autre que celui de leur domicile.
La seconde partie présente de façon plus détaillée la situation au sein de la région Centre et de ses six départements (Eure et Loire, Loiret, Loir et Cher, Indre et Loir, Indre, Cher).
La région Centre, par l'importance de sa population totale ou active et par le nombre d'emplois offerts, se situe en deuxième position après l'Ile-de-france dans le Bassin Parisien.
Un actif sur 10 en moyenne et un sur trois, voire deux dans certaines zones, est concerné par les migrations alternantes.
820000 actifs de la région (soit 8,5%de la population active) ont un emploi hors de leur département de domicile, ces mouvements s'opérant à 86% à l'intérieur du Bassin Parisien.
Les migrations alternantes concernant la région Centre ont augmenté de 38% entre 1982 et 1990 passant de 59 200 à 81 900. Des disparités sont constatées entre le Nord de la région très concerné par les migrations, l'axe ligérien où le pourcentage de migrants se situe légèrement sous la moyenne régionale et le sud de la région peu concerné par les migrations alternantes.
L'étude met en évidence l'intérêt de la mise en oeuvre d'une politique d'aménagement du territoire favorisant fortement le développement de l'emploi en région Centre pour limiter les migrations alternantes dont les effets négatifs sont bien connus.
© Ministère de la Transition écologique et solidaire