Pour une politique globale des déplacements en Ile-de-France.
Source- Paris : Club capitale économique, 1994 - 74p.
Résumé- Selon ce rapport, les déplacements quotidiens entre la banlieue et Paris dépasseraient les 5 millions en 2015 et ceux de banlieue à banlieue s'accroîtraient de 14,4 à 20,8 millions, les deux tiers étant assurés par l'automobile.
C'est à cette prévision que se livre le Club capitale économique dans un rapport qui vient de paraître. Créé en 1992 à l'initiative de la CCI de Paris et regroupant une soixantaine de chefs d'entreprises, le Club a examiné les déplacements des personnes sous l'angle du développement économique de la région Ile-de-France et dans l'optique d'un renforcement à court-moyen terme du rôle international de Paris et de sa région.
Les réflexions du groupe de travail, qui convergent avec celles du livre blanc de Karel Van Miert publié en décembre 1992 et avec celles du rapport Bonnafous, expriment deux préoccupations majeures :
- viser un objectif général de politique de mobilité durable consistant à satisfaire la demande croissante de mobilité des personnes en luttant contre les conséquences négatives de cette croissance et en prenant mieux en compte le coût des déplacements engendrés par certaines localisations des activités.
- mettre en place une politique globale des transports.
Trois orientations principales sont mises en évidence dans le rapport :
- l'information qui constitue la priorité de toute politique de déplacements.
Il s'agit de connaître le coût complet de chaque mode de transport et les conditions pratiques de déplacement de façon à mieux responsabiliser les usagers.
- Le stationnement, instrument fondamental de la régulation du trafic dans les zones denses. Le club préconise des mesures différenciées selon les quartiers et suggère des mesures fiscales incitatives concernant les places de parking.
- la tarification : les déplacements des franciliens sont doublement sous-tarifés, l'usager des transports en commun ne payant qu'environ 37% du coût réel de son transport, alors que l'automobiliste ne prend en compte que le coût marginal de son déplacement oubliant les coûts d'amortissement et de fonctionnement des infrastructures et les effets externes.
Le rapport ne constitue pas un réquisitoire contre l'automobile dont l'usage est indispensable au développement économique et qui constitue quasiment le seul mode de déplacement en zone périphérique ; il prône la construction de parcs relais et souhaite que soient favorisés les transports publics individualisés et les transports en commun grâce à un espace urbain réaménagé;
Le groupe préconise :
- de faire payer l'usage des voies rapides radiales pour lesquelles on observe une demande croissante,
- de trouver des montages financiers juridiques et innovants, en particulier pour les autoroutes souterraines.
Il suggère enfin qu'il soit fait preuve d'un maximum d'adaptation et d'anticipation et que soit accélérée la réforme du Syndicat des transports parisiens.
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