Réduire ou repenser la mobilité urbaine quotidienne?
Rapport de la 102 ème table ronde d'économie des transports. Paris 9-10 Mai 1996.
Source- Paris : OCDE, 1996 - 231p.
Résumé- La table ronde s'attache à cerner quels pourraient être les éléments de politiques urbaines de transport prévenantes pour l'environnement :
- en dégageant les caractéristiques de la mobilité urbaine qui amènent à la conclusion qu'il faut donc parvenir à réduire le taux de croissance de l'usage de la voiture de moitié pour le moins si l'on veut concrétiser l'objectif d'une mobilité soutenable dans le long terme; il devient clair, en outre, pour les pouvoirs publics que toute l'amélioration des conditions de circulation pour les usagers par une offre d'infrastructure routière nouvelle se traduit par une augmentation du trafic et se fait au détriment d'autres façons de se déplacer.
- en insistant sur les aspects subjectifs qui expliquent les comportements des citadins. Plutôt que de chercher à améliorer les conditions de circulation, il y aurait donc lieu de se préoccuper de la question de la "consommation de transports". Il importe d'amorcer des changements d'état d'esprit par la responsabilisation pour obtenir que, là où un choix existe, les individus privilégient ou envisagent sérieusement les solutions écologiques (marche, vélo, transport public).
- en analysant les actions politiques que les pouvoirs publics pourraient entreprendre. L'intervention publique peut s'appuyer sur le développement de modes alternatifs à la voiture, sur la taxation de l'usage de la voiture particulière et, plus globalement, sur toute action sur les prix relatifs des différents modes. La réglementation des conditions de circulation (modération des vitesses, restriction d'accès, etc.) ou encore les politiques de l'aménagement de l'espace urbain et périurbain font également partie des mesures évoquées lors de la Table ronde. Il faut souligner que les entreprises de transport public ont leur part de responsabilité dans la relative désaffection de la clientèle; entre autres mesures, l'amélioration de l'information des usagers sur la nature des services est une piste à ne pas négliger. La marche et le vélo sont des modes de déplacement à part entière, même s'ils sont négligés dans les modélisations. Ils devraient être parfaitement intégrés aux transports publics et non pas leur être juxtaposés.
Une première étape significative dans la prise en considération de la dimension environnementale de nos choix, serait de demander l'établissement d'un "bilan" transport pour tout projet d'implantation d'activités nouvelles. Une telle analyse serait très formative et participerait de la reconnaissance de l'importance de l'environnement parmi les facteurs que la société entend valoriser.
Si l'on ne devait privilégier qu'une seule action, il ne fait aucun doute que la sensibilisation du public et l'incitation à changer de mode à titre expérimental pendant un certain temps devraient retenir l'attention : ce type d'action, peu coûteux, s'est avéré parfaitement opérationnel là où il a été expérimenté.
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