La fermeture du tunnel du Mont-Blanc. Evaluation des conséquences dans les Alpes occidentales. Conférence transfrontalière franco-italienne-Turin 8 juillet 1999.
Source- Nice : Conseil général, 1999 - 47 p., graph.,cartes
Résumé- Avant l'accident du 24 mars 1999, qui a coûté la vie à 42 personnes, le tunnel du Mont-Blanc était l'un des trois grands passages franco-italiens avec une moyenne journalière de 3340 véhicules légers et 2130 poids lourds en 1998. Il était très utilisé pour des déplacements touristiques (voitures particulières et autocars) et son rôle international était majeur dans le domaine commercial. L'évolution récente des échanges commerciaux aux passages franco - italiens montrait une forte croissance de la route et une décroissance du rail, contrairement aux passages Italie - Suisse et Italie - Autriche.
La fermeture du tunnel pénalise les activités économiques qui reposent sur une clientèle captive : celles étroitement liées à la route (stations services, relais routiers, commissionnaires en douane...). Les transports de marchandises sont le secteur le plus pénalisé. Une centaine d'entreprises de Haute-Savoie et une quinzaine du Val d'Aoste sont concernées, les plus vulnérables étant les PME qui font du groupage.
Les autres secteurs sont inégalement frappés : les commerces et les services hors tourisme sont eu touchés, sauf les professions médicales à Chamonix. Le tourisme de passage a faibli (annulation d'autocaristes); les hôtels - restaurants, les magasins de souvenirs et le Casino de Chamonix sont les établissements les plus touchés. Peu de personnel saisonnier sera embauché cet été.
La pollution de l'air a fortement diminué au Val d'Aoste mais le niveau de bruit s'est accru dans le briançonnais.
Le report du trafic sur les autres passages alpins, et particulièrement le tunnel du Fréjus, a de lourdes conséquences :
- il modifie profondément les conditions de circulation de certains itinéraires alpins, avec notamment la mise en place d'un plan de régulation en Maurienne,
- il a de grandes répercussions humaines, économiqes et environnementales dans la plupart des vallées des Alpes occidentales.
On se retrouve donc subitement confronté à des difficultés qui n'auraient dû survenir que dans dix ou quinze ans, lorsque les tunnels des Alpes occidentales auraient atteint la saturation, situation qui invite à réfléchir dès maintenant à la question des transports dans les Alpes occidentales à l'horizon 2015 - 2020.
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