Gouverner les villes : institutions et gouvernance. Les cas de Lyon, Bordeaux, Bologne et Turin.
Source- Vaulx-en-Velin : ENTPE, 1999 - 132 p., bibliogr.
Résumé- L'importance des villes comme points d'ancrage de la croissance économique et comme révélateur des dysfonctionnements sociétaux n'est plus à démontrer. Cette situation pose la question de la gouvernabilité des territoires urbains, question qui implique de poser celle du pouvoir urbain et de sa transformation au moment où des phénomènes récents de natures économique, politique et socio-spatiale comme la décentralisation, la mondialisation, la privatisation... viennent bouleverser les règles traditionnelles du jeu et les équilibres entre les divers acteurs qui participent de la gouvernabilité urbaine. La question du pouvoir urbain et de ses transformations actuelles est au cœur de ce rapport, abordé dans le cadre des dynamiques institutionnelles à travers les notions de leadership et d'entreprises politiques, et s'inscrivant dans le domaine du pouvoir local. D'un point de vue méthodologique, quatre villes européennes de rang comparable sont étudiées. Il s'agit de détailler les processus d'adaptation institutionnelle de ces quatre villes à la nouvelle donne économique et politique. Il ressort de ce travail que l'évolution du système institutionnel des pays européens constitue une opportunité politique dont ont profité certains entrepreneurs politiques locaux pour entamer une réforme du gouvernement des villes en tentant de mobiliser autour d'eux des coalitions d'acteurs divers. Ce rapport insiste sur la très forte dépendance des leaders urbains aux autres institutions et acteurs de la société urbaine (collectivité locale, intérêt économique, associations). Ils maîtrisent imparfaitement les éléments proprement politiques du fait de leur position problématique à l'intérieur des formations partisanes et de leur contrôle relatif des logiques d'appareil. La tendance à voir dans les stratégies entrepreneuriales des maires la marque de leur poids et de leur légitimité politique est également relativisée. Les villes européennes ne sont pas encore devenues le lieu d'expression et de conquête du pouvoir d'une élite politique hégémonique s'autonomisant par rapport aux autres élites locales et internationales.
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