Systèmes (les) nationaux de recherche et d'innovation du monde et leurs relations avec la France : la Chine. Eléments de rétrospective, situation actuelle et futurs possibles.
Source- Paris : OST, 2002 - 20 p.
Résumé- Sixième économie mondiale à l'aube du vingt et unième siècle, la Chine se situe au premier rang des pays émergents. Mais son système public de recherche reste, en volume, très modeste. Ce n'est que grâce à des efforts très récents et vigoureux (le ratio DIRD/PIB atteint désormais 1 %) que le pays parvient à se hisser dans l'arène scientifique mondiale à une place qui soit plus conforme à son rang économique. Le dispositif scientifique et universitaire chinois offre en effet un double visage. Suite à l'adoption dans les années 80 d'un nouveau modèle financé sur une base compétitive, des laboratoires d'excellence très performants ont été créés, principalement dans les grandes métropoles du littoral bien situées dans les échanges internationaux. Ces laboratoires cohabitent avec des unités de recherche plus anciennes et nettement moins dynamiques, issues du modèle initial de type soviétique et pour l'essentiel localisées dans les régions du centre et de l'est. Le fossé entre les deux types d'unité ne fait d'ailleurs que se creuser, sous l'effet d'une politique volontariste de 'dégraissage' menée par le pouvoir central. Les performances scientifiques et technologiques sont elles aussi très contrastées. On observe une progression soutenue de la production scientifique, avec notamment une spécialisation prononcée en sciences de la matière. Par contre, sur le plan technologique et même si la situation évolue maintenant très rapidement, la Chine reste fortement ancrée dans une logique de rattrapage, c'est-à-dire essentiellement d'imitation et de concurrence par les prix. L'ouverture internationale de la science chinoise se fait de manière très orientée vers les Etats-Unis et les grands pays scientifiques voisins de l'Asie du Sud-Est, tels que le Japon et la Corée du Sud, avec d'ailleurs des conséquences non négligeables en termes d'exode de main-d'oeuvre scientifique. L'Europe ne s'illustre que médiocrement dans la coopération scientifique avec la Chine, et la France n'y occupe qu'une modeste 8ème place, loin derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les nouvelles priorités qui ont été décidées pour la coopération bilatérale française commencent à porter leurs fruits : les initiatives foisonnent, de nombreuses collaborations se mettent en place, plusieurs laboratoires conjoints ont été créés, la proportion d'étudiants chinois en France se redresse. L'orientation de cette coopération qui oscille entre une logique d'aide au développement et une logique d'excellence scientifique demandera à être précisée.
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