Flux automobile et sécurité des piétons.
Résumé- Problématique
Il s'agit de définir la manière dont s'effectue la cohabitation entre les flux automobiles et les piétons dans un environnement urbain spécifique où le trafic automobile est dense et la fréquentation piétonne importante. Dans quelles conditions cette cohabitation se réalise-t-elle sans dangers et dans des proportions élevées ? Quelles sont, dans ces situations, les caractéristiques dynamiques des flux concernés et morphologiques des voies qui les accueillent (notamment quelle est la vitesse des véhicules), quels sont les dispositifs spatiaux repérés et les dysfonctionnements recensés ?
Méthodologie
Dans le cadre de la problématique, il a été choisi de mettre en comparaison un grand boulevard parisien et un site de première couronne. Des trafics automobiles et des fréquentations piétonnières similaires ont été les critères de choix de ces deux sites. Une première phase d'observation sur site a eu pour but d'appréhender statistiquement les différentes appropriations de l'espace par les usagers. Il s'agit de mettre en relief les points potentiellement problématiques en terme de cohabitation entre les automobiles et les piétons. Dans un second temps, la vitesse des véhicules a été mesurée. Le nombre important de mesures effectué permet une fiabilité. Les vitesses ont été ensuite associées aux différentes morphologies urbaines. Enfin, à l'aide des bases de données accidents de ces deux sites, une mise en relation avec les comportements et la vitesse des véhicules a pu être effectuée.
Résultats
Il s'avère que certaines morphologies viaires influencent les comportements des usagers, automobilistes et piétons. Pour une même largeur de voie, l'espace attribué à l'un ou l'autre usage peut varier du simple au triple. Ce choix de répartition entre chaussée et trottoir montre l'usage principal de la voie et régule les comportements, notamment la vitesse des automobilistes. Ainsi, sur le grand boulevard parisien aménagé pour les piétons, les vitesses mesurées ne sont jamais supérieures à la vitesse réglementaire. A l'inverse, sur la voie de proche couronne, de nombreux véhicules atteignent des vitesses excessives. Il y a alors un paradoxe entre l'usage de la voie par les véhicules et la perception d'une vie de quartier par les piétons environnant. L'analyse de données concernant les accidents des deux sites permet de confirmer ce dysfonctionnement d'échelle et d'usages.
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