Prospective des politiques sociales et des politiques spatiales dans les banlieues. Notes et réflexions de synthèse.
Résumé- Le rapport est le fruit d'un travail d'évaluation prospective en matière d'évolution des tissus urbains de la banlieue. Il est composé de deux parties : l'une sur les enjeux urbains des banlieues ; la seconde sur les effets délocalisants des aides publiques.
La banlieue, qui représente 9/10 du territoire des agglomérations et 8/10 de leur population constitue de fait la ville contemporaine de la France. Les solutions extensives du périurbain sont coûteuses tant pour les budgets des collectivités que pour ceux des ménages. De plus, socialement, la dilution urbaine conduit à la dilution sociale dans un contexte urbain où la "centralisation" des équipements s'appuie sur une tradition qu'elle continue. Les prévisions des 8e et 9e Plans en matière des besoins en construction de logements restent d'actualité. A l'exode rural (qui n'est pas épuisé) se substituent la réduction de la taille des ménages, la décohabitation...
Ainsi, le besoin de 425 000 logements par an prévu pour la période 1980-2000 reste valable. Cela signifie plus de 6 millions de logements à localiser et 1 million d'hectares à consommer si l'on ajoute au logement les activités en suivant les consommations de la dernière décennie.
L'enjeu banlieue ainsi posé situe pleinement la responsabilité des collectivités publiques et, en premier lieu, de l'Etat qui assure par ses financements directs et indirects les 3/4 de l'urbanisation par le logement. Ces masses nouvelles seront-elles utilisées pour reconquérir la banlieue ou contribueront-elles à aggraver ses situations critiques dont les dernières années nous ont révélé quelques aspects ? C'est autour de cette question que se noue toute prévision prospective dans un domaine aussi dépendant des choix de politique.
© Ministère de la Transition écologique et solidaire