Evaluation des effets distributifs de différentes politiques de transport urbain en Ile-de-France. Rapport final.
Résumé- Problématique
La problématique d'ensemble consiste à évaluer les effets distributifs sur les franciliens de 18 scénarios de taxation de l'automobile et d'aides aux transports collectifs. Il s'agit de mesurer la répartition des coûts et bénéfices induits par les différentes mesures entre les ménages de l'agglomération Ile-de-France. L'objectif plus général est de caractériser de manière plus précise l'équité de différentes mesures.
Méthodologie
L'approche est quantitative. Elle consiste à simuler l'effet des scénarios en s'appuyant sur les données de l'Enquête Globale Transport Ile-de-France 2001-2002. Pour chaque scénario, sont calculés l'impact financier au niveau individuel et les gains ou pertes en termes de temps gagné ou perdu. Pour des raisons méthodologiques, les coûts et les bénéfices environnementaux ne sont pas pris en compte. Le trafic de marchandises est également exclu de l'analyse. La répartition des coûts ou bénéfices est appréciée en utilisant deux critères d'équité :
- l 'équité verticale : la répartition des coûts et des bénéfices entre classes de revenu ;
- l'équité spatiale : la répartition des coûts et des bénéfices entre les Parisiens, les habitants de petite et de grande couronne.
Résultats
Concernant l'équité verticale, les auteurs montrent que les coûts exprimés en euros augmentent avec le revenu de l'individu dans les cinq scénarios de tarification de l'automobile étudiés. Ces scénarios ne posent donc pas de problème majeur d'équité verticale. En revanche, cinq des treize scénarios d'aide aux transports en commun posent problème :
- le remboursement de 50% du prix de la Carte Orange par les employeurs ;
- la suppression des zones 7 et 8 de Carte Orange ;
- l'uniformisation de la part payée par le voyageur dans l'achat d'une Carte Orange ;
- l'augmentation de 5% de la vitesse du Métro ;
- l'augmentation de 5% de la vitesse du RER et des trains de banlieue.
Concernant l'équité spatiale, les résultats dépendent de manière cruciale de la population considérée dans l'analyse : la seule sous-population des usagers directement concernés par chaque mesure (ex : les usagers du bus pour le scénario d'augmentation de la vitesse des bus) ou l'ensemble de la population francilienne. Au niveau de l'ensemble de la population, le point-clé est que les Parisiens utilisent plus les transports en commun, alors que les banlieusards optent davantage pour la voiture. Les scénarios de subvention des transports en commun tendent alors à favoriser les premiers, alors que taxer l'automobile pénalise les seconds. Au niveau de la seule sous-population concernée, les résultats varient selon les scénarios.
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