Représentation systémique discutée des interdépendances entre activités humaines et ressources en eau sur le littoral. Application aux pertuis charentais (Charente-Maritime) et à la baie du Robert (Martinique). (Discussed systemic representation of interdemendances between human activities and water resources on the coastal zones. Application in the pertuis charentais sea (Charente-Maritime) and in Robert Bay (Martinique). Programme Liteau III - RESPIREAU. Juin 2011.
Source- Paris : Cemagref, 2011 - 134 p., bibliogr., graph., tabl., cartes
Résumé- Afin de définir comment assurer l’intégration des connaissances scientifiques dans les processus de décision, l’équipe Respireau a mis en place et étudié un processus de discussion entre chercheurs et acteurs locaux, gestionnaires de l’eau, sur la base d’un outil d’analyse et de diagnostic. Sur les deux sites retenus, les pertuis charentais et la baie du Robert en Martinique (et leurs espaces terrestres associés), l'équipe de recherche a défini les enjeux de l’eau du point de vue des acteurs, c’est-à-dire en tant qu’enjeux de territoire spécifiques. Puis, elle a établi une représentation systémique des interactions entre certaines activités humaines et les milieux naturels, à partir de la problématique de la qualité de l’eau. Une représentation cartographiée des indicateurs de vulnérabilité à l’érosion, du modèle DPSIR et des scénarios (d’évolution de l’état qualitatif de la baie) ont ainsi été produits pour la baie du Robert. Dans les Pertuis, le cadre logique du Millenium Ecosystem Assessment (MEA) a été choisi pour rendre compte des interdépendances et intégrer quatre entrées par les usages de l’eau : une approche du service de la pêche à pied, auquel une valeur économique a été attribuée, une lecture écologique du MEA appliquée à la conchyliculture, une évaluation économique de l’attractivité du littoral à partir des prix du foncier agricole et résidentiel, et enfin une approche agro-environnementale qui a modélisé les flux de nutriments et de pesticides, et scénarisé les effets des changements de pratiques sur la qualité de l’eau.
Ces représentations et travaux ont été discutés par des gestionnaires (pertuis) ainsi que des socioprofessionnels et élus (Robert) dans le cadre de groupes organisés à cet effet selon certains critères méthodologiques, qui ont dû être adaptés aux spécificités des sites. L’analyse sociologique des discussions révèle combien les formes de coopération et de coconstruction sont plurielles, et met en exergue les facteurs (inhérents aux contextes locaux ou à nos choix méthodologiques) qui influent sur elles. La porosité observée entre les champs de la recherche et de la gestion témoigne des modalités souvent diffuses d’intégration des connaissances dans les processus de décision. Au Robert, cette intégration s’opère via la définition d’un projet d’action voulu participatif (une charte), dans les Pertuis, il est une préoccupation omniprésente des gestionnaires qui construisent avec les chercheurs les conditions du transfert des connaissances et outils scientifiques sur les scènes de débat où se définit l’action publique.
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