Perception du caractère invasif attribué à certains rongeurs inféodés aux écosystèmes d'eaux douces. Rapport final.
Résumé- Le ragondin et le rat musqué sont deux espèces de rongeurs non indigènes, amenés en Europe pour le commerce de leur peau. Retournés à l'état sauvage, ils n'entrent pas en concurrence avec les espèces indigènes (aucune étude ne l'a en tout cas démontré). En revanche, ils provoquent des dégâts aux cultures, aux berges et aux ouvrages hydrauliques. C'est la raison pour laquelle ils ont été définis comme "organismes ravageurs" et comme "gibier nuisible". En France, depuis 1979, ils peuvent donc être légalement empoisonnés et piégés. Cette situation particulière a déterminé le fil conducteur de cette recherche, à savoir que les représentations de ces animaux ne sont pas séparables des représentions des actions de lutte menées contre eux. Ces actions sont relativement anciennes et l'éclairage apporté dans ce rapport pourrait être élargi à d'autres espèces invasives. Ce rapport montre comment elles sont organisées en collaboration avec deux types d'acteurs professionnels et bénévoles, et comment elles s'insèrent dans les deux mondes différents que sont l'agriculture et le piégeage (chasse). Le premier a privilégié la lutte chimique et le second, la lutte mécanique. Cette recherche est basée sur des entretiens non directifs menés avec 79 personnes - membres de groupes techniques agricoles, gestionnaires d'espaces naturels, naturalistes et/ou scientifiques, chasseurs, piégeurs, etc. - rencontrées autour de quatre missions de terrain réalisées dans le Marais Poitevin, en Camargue, en Bretagne, dans les pays de Loire et dans le Nord de la France.
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