Concevoir des projets urbains en intégrant l'expertise d'usage : Observation et évaluation des apports d’un espace de travail collaboratif pour améliorer la concertation publique. 14 décembre 2012.
A - Rapport final.- 105 p.
B - Annexes au rapport final.- 124 p.
C - Synthèse du projet CDE, ERPI, Université de Lorraine.- 4 p.
Source- Nancy : Université de Lorraine, 2012 - bibliogr., graph., tabl.
Résumé- Cette étude de trois ans, située à la confluence entre les sciences pour l’ingénieur (génie industriel) et les sciences humaines et sociales (sociologie, sciences politiques), a été initiée du fait d’une problématique similaire de conduite du changement dans les champs industriel et urbain. Elle a permis d’ajuster et de tester un espace et des outils de la conception collaborative de projets urbains. En collaboration avec le Grand Nancy, l’université a organisé et évalué l’ingénierie de la concertation qui accompagne le projet d’écoquartier "Nancy Grand Cœur". La démarche a mobilisé 130 participants (habitants organisés et non organisés, techniciens des collectivités, élus, professionnels) au cours de 19 ateliers au premier semestre 2011. L’équipe de recherche a accompagné la conception, l’animation, l’observation et l’analyse du processus et le dispositif principal lié : l’espace EMA (Environnement et Méthodologie d’Accélération). Par ailleurs, ces technologies développées pour outiller "une ville durable" ont été comparées à des dispositifs de concertation locaux habituels ainsi qu’à la démarche du quartier de Bonne à Grenoble. La recherche propose, en plus des apports opérationnels issus des terrains expérimentaux, une mise en perspective de la complexification due à l’évolution des rapports élus / techniciens / citoyens au regard du déploiement des concepts de "ville numérique" et "ville durable" et des réalités qu’ils recouvrent.
Dans ces travaux, ont été relevés les défis de l’acculturation croisée, de l’approche inclusive, tout en jonglant avec les différentes temporalités des projets et des acteurs. Au final, ces recherches tendent à montrer que le raisonnement "usage" et la création des conditions de "l’appropriation sociétale" génèrent une pensée et une action mieux reliées et plus globales. De plus, l’évolution du regard de certains techniciens sur le rôle des habitants, l’émergence d’une acculturation horizontale, ou encore le plébiscite de nouveaux modes d’interactions constituent les prémices d’une approche plus collaborative dans un écosystème local. Néanmoins, un certain nombre de limites se posent face au double processus d’élargissement et d’implication des acteurs dans la démarche participative suggérée lors de cette recherche. Se trouve entre autres : la temporalité des projets, l’origine institutionnelle ou non de la participation, la posture des décideurs techniques et politiques. Ces paramètres paraissent peser d’autant plus lorsqu’il s’agit de déplacer la focale collaborative du diagnostic (partagé) à la mise en œuvre de solutions (partagées) pour des projets urbains durables. Si dans un premier cas un consensus sur un recueil large des usages voulus et réalisables est possible, la sélection et l’action peuvent créer des tensions. Dans la suite de ce programme, l’analyse des processus de décision et des arbitrages réalisés pourrait se révéler pertinente dans la recherche de lien entre durabilité et "écosystème collaboratif distribué".
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