Mise au point d'un modèle de diagnostic des interactions entre structures paysagères, infrastructures de transports terrestres et espèces emblématiques. Le cas du lynx dans le massif jurassien. Rapport final. Avril 2012.
Source- Lyon : UMR LBBE, 2012 - 123 p., bibliogr., graph.
Résumé- Le projet Lynx avait pour objectif d’étudier les interactions entre le paysage, les infrastructures de transports terrestres et la population de lynx du massif du Jura. Il s’est articulé autour de trois volets : un volet "biostatistique", un volet "à dire d’experts" et un volet couplant les deux approches précédentes. La combinaison de ces approches "biostatistique" et "à dire d’experts" a permis de mettre en évidence un résultat important : la carte de risque de collision produite sur la base des dires d’experts est moins précise que celle basée sur une approche purement analytique, à partir des données de collisions observées. Par ailleurs, le protocole de récolte des données du volet à dires d’experts (consistant à placer des points de collision sur une carte) a permis d’appliquer des méthodes d’analyse de données issues de l’écologie et de produire ainsi une typologie des experts rencontrés, affinant alors les interprétations des entretiens pratiqués.
L’analyse à dire d’experts est complémentaire de l’analyse biostatistique car elle permet, d’une part, de cibler certaines variables qui pourraient être ignorées par l’approche analytique, et d’autre part, de mettre en évidence certaines zones à risque bien précises. En effet, du fait de la résolution plus ou moins bonne des données disponibles pour l’analyse biostatistique, il est possible que certaines variables échappent à cette analyse. La vision plus pragmatique des experts permet d’apporter des détails parfois difficiles à prendre en compte par une approche analytique (comme par exemple l’engrillagement des autoroutes, probable frein à la traversée de cette route par un lynx). De plus, les experts sont capables de définir des zones à fort risque de collision, ce qui traduit leur capacité à sélectionner des sites présentant une combinaison particulière de facteurs écologiques et structurels augmentant les risques de collision avec un lynx. De ce fait, favoriser une approche biostatistique au détriment d’une approche à dire d’experts, ou inversement, n’est pas une stratégie recommandée. Les auteurs conseillent plutôt d’associer ces deux approches qui paraissent complémentaires plutôt qu’exclusives l’une de l’autre.
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