Projet OSA. De l'instrumentation de la gestion de l'eau à sa territorialisation, objets, savoirs, acteurs. 19 novembre 2012.
Source- Nanterre : Université Paris X, 2012 - 88 p., bibliogr., ann., graph.
Résumé- Cette proposition de recherche s'est située dans le contexte du renouvellement de l’action publique en matière de gestion des eaux impulsé par la mise en oeuvre de la Directive Cadre Eau européenne (DCE). L'objectif portait sur l’un des aspects au coeur de cet enjeu de la territorialisation, à savoir les instruments mobilisés pour inscrire la question de l’eau, quelle que soit la nature de l’hydrosystème, à l’échelle d’un territoire. Il s’agit de mieux comprendre comment les instruments à visée de production de connaissances permettent de passer d’une politique sectorielle de l’eau à l’intégration des enjeux de protection de la ressource en eau dans une politique de développement territorial. Par instruments cognitifs, il est entendu l’ensemble des équipements concrets (outils de mesure, carte et SIG, etc.) mais aussi abstraits (concepts, modèles, connaissances expertes, scientifiques et profanes, etc.) dont l’usage peut favoriser soit la sectorisation soit le décloisonnement de la politique de l’eau. En faisant de ces instruments non pas des données d’évidence autour desquelles des jeux d’acteurs s’organisent, mais des données à interroger dans leur construction même, les auteurs ont souhaité comprendre quelles fonctions ils remplissent dans la construction du lien entre la définition des problèmes à traiter et leur traduction dans un instrument d’action publique au niveau territorial. Par là même, a été analysée la recomposition de réseaux d’acteurs qui leur sont liés, accompagnée ou non de réorganisations institutionnelles. Cela place au coeur des analyses les actions collectives où sont conçus les "problèmes de gestion de l’eau" (élaboration de contrats de rivière ou de plans de gestion, actions d’évaluation ou de protection de la qualité des masses d’eau, etc.) en portant une attention particulière aux objets et connaissances mobilisées, aux acteurs et aux relations sociales impliquées et aux pratiques mises en oeuvre.
Pour répondre à cette question, les auteurs se sont intéressés en particulier :
- aux objets qui sont définis au sein d’une politique de l’eau au travers d’une série d’opérations d’objectivation faisant appel à des instruments de mesure, ou à des indicateurs, ou à des modèles de fonctionnement, ou à des découpages spatiaux, etc ;
- à la trajectoire de ces objets, du point de vue de la temporalité de l’action publique d’une part, du point de vue de leur capacité à définir des réseaux d’acteurs, des coalitions et à fonder des jugements et des engagements d’autre part ;
- enfin, au processus d’objectivation et d’institutionnalisation comme autant de moments décisifs pour construire un ancrage territorial, c’est-à-dire restituant une complexité propre aux interdépendances entre la gestion hydraulique et le développement d’un territoire.
Les sites d’études choisis sont ceux de la Dordogne et du marais Poitevin en France, de la Semois en Belgique.
Voir aussi cote 22892 : "Concilier la gestion de l'eau et des territoires".
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