A l'Ouest des Bouches-du-Rhône, trois territoires types pour penser la durabilité : le projet de pays d'Arles, la réhabilitation de l'étang de Berre, le contrat de Delta Camargue. 19 mai 2006.
Source- Arles : UMR ESPACE - DESMID, 2006 - 191 p., bibliogr., ann.
Résumé- L'Ouest du département des Bouches-du-Rhône présente un fort contraste géomorphologique et social par rapport aux conurbations urbaines et touristiques de sa partie Est (Aix, Marseille, La Ciotat). L'étang de Berre et ses pourtours, les grandes plaines de la Crau et de la Camargue, le pays d'Arles offrent des situations "d'inégalités écologiques" tellement contrastées que leurs comparaisons seraient d'une grande pertinence méthodologique dans le cadre d'une évaluation complète des politiques publiques territoriales en termes de "durabilité". La durabilité a été entendue dans ce projet comme une préoccupation visant à concilier sur le long terme un développement économique (industriel, agricole, urbain) compatible avec la préservation des ressources naturelles (l'eau, l'air, les sols, la biodiversité) et des cultures locales. Les trois terrains limitrophes proposés se sont présentés pratiquement comme des cas d'école et ont donc posé trois questions essentielles :
- Quelle durabilité pour une zone industrialo-résidentielle qui compte parmi les plus polluées de France ?
- Quelle politique de gestion d'un milieu dit "naturel" pour lequel il s'agit de réconcilier durablement activités humaines et protection de la nature ?
- Quelle prise en compte de la durabilité dans le cadre d’un projet de contrat de pays dans une zone rurale que l’on peut qualifier d’ordinaire parce que non stigmatisée comme dégradée ou protégée ?
Contrairement aux politiques d’aménagement des années 60 où l’on clivait le territoire en opposant aux zones urbaines et industrielles (Berre, Fos) des parcs naturels (Camargue), il s’est agi de s’interroger sur les conditions sociales et politiques les plus favorables à l’introduction de plus d’environnement dans les logiques industrielles (Berre), de plus d’économie dans les logiques protectionnistes (Camargue) et de construire des pays où les rapports Homme-Nature soient pensés dans la durabilité. L’hypothèse forte commune à ces trois terrains a reposé sur l’idée que les segmentations entre politiques publiques (environnement, agriculture, industrie, urbanisme), entre politiques publiques et société civile, entre idéologies environnementales et productivistes sont les principaux facteurs limitants de la mise en place d’une véritable prise en compte de la durabilité.
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