Les voiturettes sans permis : un problème méconnu, une réglementation inadaptée.
Source- 1991 - 84p., ann.,tabl.,graph.,bibliogr.,ill.
Résumé- Pourquoi passer le permis de conduire alors qu'en achetant une voiturette on peut rouler, certes lentement, en évitant cet examen épouvantail, à l'issue incertaine, rétractable et qui plus est aujourd'hui, à points... ?
Si tel fut le calcul des acheteurs de voitures sans permis, le problème est aujourd'hui posé du maintien de ce privilège face à l'augmentation incessante du trafic en France. L'immatriculation des voitures sans permis, rendue obligatoire en mars 1992, rendra plus facile leur dénombrement.
La Fédération française de carrosserie estime que la production nationale actuelle se situe entre 11 000 et 13 000 véhicules après avoir atteint 20 000 en 1981. Le chiffre d'affaires de la profession serait de l'ordre de 700 à 800 millions de francs par an. Quelques centaines de véhicules sont exportés chaque année en Belgique et en Allemagne où leur vitesse est limitée à 25 km/heure (45 km/heure en France).
Les trois principaux constructeurs - Ligier, Aixam et Jeanneau - représentent 65% du marché qui compte une douzaine de constructeurs et 500 emplois directs. La distribution repose sur un réseau de 600 concessionnaires et 1200 agents en milieu rural.
Le parc en circulation s'établit à 67 523 voiturettes d'après le Fichier central des automobiles de l'OEST ; elles parcourent entre 3 500 et 5 000 km/an en zone rurale et entre 5 000 et 10 000 km/an en zone urbaine, mais il existe de grandes disparités d'utilisation. La moyenne d'âge des utilisateurs est de 65 ans.
D'après les chiffres fournis par la police et la gendarmerie, on constate que la voiturette est un véhicule particulièrement dangereux : pour 100 accidents impliquant une voiturette, un véhicule léger ou un cyclomoteur, on compte, tous usagers confondus, 12,6 morts pour les voiturettes contre 9,2 pour les véhicules légers et 6,4 pour les cyclomoteurs ; 96% des morts et 84% des blessés graves comptabilisés dans des accidents impliquant une voiturette sont usagers de celle-ci.
Les auteurs préconisent donc entre autres mesures d'améliorer la réglementation des voitures sans permis qui n'est pas adaptée en termes de sécurité routière et font différentes propositions d'action pour améliorer la sécurité active (ergonomie du poste de conduite, aides à la conduite, tenue de route...) et la sécurité passive pour laquelle il n'existe quasiment aucune norme hormis la ceinture de sécurité et le vitrage.
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